Au secours ! J’ai un manager toxique !

Le manager toxique peut être amené à utiliser des pratiques de manipulation et d’intimidation qui ont un fort impact tant au niveau organisationnel, émotionnel, que sur la productivité des équipes.

Manager est avant tout une compétence. Or, on sait que dans beaucoup d’entreprises, l’évolution au poste de manager est la suite logique des choses lorsqu’un salarié a de l’ancienneté, est compétent dans son métier et atteint ses objectifs.

Nous allons donc voir les différents types de managers toxiques et comment y faire face.

Le manager toxique qui agit au niveau interpersonne

1. le manager « hyper »

Comme son nom l’indique, le manager « hyper » est toujours dans l’excès. Il se réjouit de l’arrivée de nouveaux collaborateurs, du lancement de nouveaux projets : ces nouveautés le mettent en euphorie. Mais il est également hyper contrôlant, hyper actif, hyper présent, hyper ambitieux, hyper challengeant… Le sentiment d’euphorie dans lequel il se met au démarrage retombe en général comme un soufflet. Ses changements d’humeurs sont difficiles à suivre et à gérer par les équipes. Les équipes peuvent rapidement tomber dans un sentiment d’épuisement et perdre en productivité.

Comment se protéger ?

Essayez au maximum de sortir du cycle infernal dans lequel ce manager vous met malgré vous. Recentrez vous dès que possible sur vos objectifs premiers et sur le projet que vous êtes en train de traiter. La prise de recul est la clé pour éviter la dispersion et l’atteinte émotionnelle liée à ce type de management.

2. Le manager 4×4

Profil très charismatique, avec une personnalité affirmée. C’est un profil dépendant du travail, qui possède de grandes capacités. Il aime se surpasser et a du mal à comprendre que ses équipes ne soient pas autant investies et productives que lui. Son regard est très critique et il n’hésite pas à pointer du doigt de manière insistante les faiblesses, et la perte de temps de ses équipes.

Comment se protéger ?

Provoquez les échanges et démontrez que vous atteignez vos objectifs même si vous ne suivez pas son rythme. Prouvez votre efficacité et vos résultats en faisant intervenir des rapports humains avec ce manager. Retrouvez-le par exemple à la machine à café pour échanger de manière moins formelle sur vos avancées.

3. Le manager antipathique

Ce manager peut donner l’impression de favoritisme ou amener certaines personnes de son équipe à ressentir de l’injustice. En effet, lorsque ce « manager toxique » est face à une personnalité à l’inverse de la sienne, il a de grandes difficultés à s’adapter.

S’il est par exemple très attiré par le challenge, axé chiffres, résultats et défis, et qu’il est face à une personne qui a besoin d’être dans l’analyse, le partage et de créer du lien, il va avoir beaucoup de mal.

Il a tendance à bloquer sur certains détails et pointer les échecs principalement de cette personne. Il saisira la moindre occasion pour démontrer qu’elle n’a pas bien fait son travail et qu’elle n’est pas à la hauteur.

Comment se protéger ?

Même s’il est très difficile de le faire, il est important de « méta-communiquer » avec ce manager. Utilisez les techniques de communication non violente en vous exprimant par le « je ».

« Lors de la réunion, je me suis sentie blessée par le propos utilisé » « je ressens une incompréhension face à telle situation ».

Lorsqu’on exprime son ressenti de cette manière, la personne en face ne peut plus émettre de jugement puisque le ressenti vous est propre et ne peut être débattu. La discussion peut ensuite continuer à être alimentée par des faits concrets.


Le manager toxique qui agit au niveau organisationnel

1. Le manager despote

Tout d’abord, ce manager toxique est très déstabilisant et peut avoir un fort impact d’un point de vue émotionnel sur ses équipes (et donc, réduire drastiquement la productivité et l’engagement de ses collaborateurs.). La manipulation et la déstabilisation n’ont aucun secret pour ce profil.

En effet, le manager despote prend du plaisir à isoler certaines personnes du groupe, et à pointer du doigt les erreurs, et les difficultés d’un collaborateur lors de réunions par exemple.

Aussi, il aime prendre des décisions mais laisse ensuite toutes les responsabilités à son équipe. Il ne guide surtout pas ses collaborateurs et deux issues sont possibles :

  • soit le résultat est positif, auquel cas il va s’approprier cette réussite
  • soit le résultat est négatif, et dans ce cas, il va décharger toutes responsabilités sur son équipe, voire sur un bouc émissaire.

Comment se protéger ?

Face à ce profil, il faut avoir un comportement professionnel irréprochable. Par exemple être à l’heure, pleinement investi et ne laisser aucune porte ouverte pour être attaqué professionnellement.

Ensuite, il est primordial de rester neutre d’un point de vue émotionnel, même si cela est difficile. Ce manager se nourrit de la détresse des autres. Si vous montrez la moindre émotion, il s’en servira.

De plus, l’effet miroir peut également être déstabilisant pour renvoyer la responsabilité.

« L’objectif sur ce projet n’a pas été atteint car tu m’as demandé de traiter l’autre sujet en priorité, je n’ai fait que suivre tes directives. »

Enfin, il est plus facile de se faire respecter en disant « non » à certaines choses que oui à tout avec les managers despotes. Ainsi, essayez, en toute bienveillance et respect de vous imposer de cette manière pour éviter d’aller droit dans le mur.

manager toxique : le manager mission impossible

2. Le manager « mission impossible »

Ce manager est en général très distant, voire absent. Il n’est pas là pour donner le cap ou une direction.

En effet, celui-ci est en général très éloigné de l’opérationnel et ne souhaite pas comprendre le quotidien de ses équipes car il n’a aucune idée de la réalité terrain.

En revanche, il sait vous rappeler les objectifs inatteignables qu’il vous a fixé. Il ne se remettra pas en question et ne reverra pas ses objectifs à la baisse. S’il les a fixé, c’est qu’il y a une raison. Si vous ne les atteignez pas, c’est que vous n’êtes pas au niveau ou que vous ne donnez pas votre maximum !

Ce type de management a un fort impact sur le taux de turnover et la productivité des équipes.

Comment se protéger ?

Soyez proactif ! Mettez votre propre cadre pour sortir du flou. N’hésitez pas à lui envoyer des mails pour mettre au clair les objectifs et partager votre plan d’action. S’il voit de manière claire, votre engagement et votre professionnalisme, le fait que vos objectifs ne soient pas atteints pourra être plus facilement discuté puisque vous pourrez montrer par A + B que vous avez fait le maximum pour l’atteindre. Ouvrez également la discussion :

« pour tel projet, nous devons atteindre X€ de CA, j’ai mis en place telle action, telle action, telle action, je vais relancer dans X temps. Je me tiens à ta disposition pour échanger sur le sujet et réajuster certaines choses si besoin. »

En résumé, être managé n’est pas simple, tout comme manager des équipes. Bien souvent, les managers deviennent toxiques malgré eux par manque de formation dans le domaine. Il faut donc être indulgent et ouvrir au maximum la discussion pour partager ses ressentis et démontrer son professionnalisme.

En revanche, si vous vous retrouvez dans une situation qui atteint votre santé physique et psychologique, il faut absolument en parler autour de vous et sortir au plus vite de cet environnement. Vous pouvez vous rapprocher de la médecine du travail pour avoir une première écoute.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.